Nouvelle carte d'identité : émotions administratives

Le choix de son nouveau prénom

              

Crédit dessin @Anne's Artwork


Nous avons eu confirmation de la dysphorie de genre de Rose le 30 juin, lors de notre RDV à l’Hôpital Robert Debré avec le Docteur Cohen.

Même si nous nous doutions de son envie d’être une petite fille depuis quelques mois (sinon, nous n’aurions pas pris ce RDV avec cette spécialiste 😊 !), il nous a fallu, à Papa Zazou et moi, un peu de temps pour digérer l’information, pour comprendre.

 

> Comprendre que notre Rose se sent petite fille et se sent mal dans le corps qui lui a été assigné.

> Comprendre que nous n’y sommes pour rien, que nous n’avons rien fait de mal en tant que parents, que la dysphorie de genre c’est comme ça, tout simplement.

> Comprendre par quoi Rose et nous allons devoir passer, les grandes étapes de sa transition, et que nous allons devoir être forts, la soutenir pour lui permettre de s’épanouir pleinement et d’être heureuse.

Nous nous sommes accordés 15 jours en famille autour de ce « secret ». Nous n’avons voulu informer personne immédiatement, afin de prendre le temps d’être parfaitement préparés aux réactions de nos familles, amis et autres. Le temps pour nous d’apprendre à genrer Rose correctement et à l’appeler par son nouveau prénom sans se tromper !

 

En toute transparence, ces 15 jours ont été pleinement nécessaires afin de ne plus se tromper dans son prénom. Les premiers jours ont été les pire ! Nous nous trompions une fois sur deux sur le prénom, moins sur le genre.

Son petit frère, lui, a immédiatement pris le pli de l’appeler Rose, de dire « elle » et de dire « ma sœur ». Comme s’il avait toujours su, comme si c’était pour lui une évidence. Il nous a scotché notre petit d’homme de 4 ans !

Je pense que le problème du début est venu du fait que nous n’avons pas nous-même choisis le prénom.


                                                Crédit dessin @Anne's Artwork


Il existe un grand débat au sein de la communauté transgenre : « doit-on demander aux parents de choisir son nouveau prénom ?! ». Pas évident comme question, car toutes les familles sont différentes et les âges des personnes faisant leur coming-out trans sont très variables. Certaines familles acceptent mal la transition de leurs enfants et ne veulent donc pas en entendre parler, certaines personnes trans voient une immense liberté dans le fait de pouvoir choisir elles-mêmes le prénom de la personne qu’ils souhaitent réellement être, etc.  

 

De notre côté, si un de nos trois enfants avaient été assignés fille à la naissance, nous disposions d’une liste de quelques prénoms féminins que nous aimions 😊! Aussi, nous avons demandé à Rose la possibilité de faire des essais : un jour, un prénom !! Bien que réticente au début, elle a accepté pour nous faire plaisir !

Nous avons donc essayé « Louise » une journée, notre prénom préféré à Papa Zazou et moi. Nous avons réussi à ne presque pas nous tromper ce jour-là 😉! Mais notre petite Rose n’a pas été convaincue par ce choix !

Puis, nous avons essayé « Zoé », prénom qui lui correspondait bien : un brin espiègle !! Mais Rose ne nous a pas laissé la journée pour essayer, car elle était déterminée à porter son nouveau prénom fièrement : elle serait Rose, ce prénom qu’elle a toujours donné à ses personnages féminins, ses héroïnes. Rose, c’est elle, elle depuis qu’elle est entrée à l’école et s’est sentie plus fille que garçon.

 

Une fois que nous avons compris que son prénom serait Rose, qu’importe si celui-ci nous plaisait ou pas, nous nous sommes attelés à ne plus nous tromper 😉. Au bout de 15 jours, discrètement, mais avec une maturité qui nous a laissé sans voix Papa Zazou et moi, Rose nous a dit à table : « Papa, Maman, je remarque que vous ne vous trompez presque plus dans mon prénom » !!

 

Ça y est, nous étions prêts pour annoncer la nouvelle à nos proches !

 


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